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Portrait souriant d'Anne-Claire Pliska, femme HPI

Interview HPI #35 | Anne-Claire Pliska

L’interview ‘Ma douance du tac au tac’ interroge des surdoué·es sur leur rapport à la et à leur douance dans l’objectif de démystifier, d’inspirer et de cheminer avec le Haut Potentiel Intellectuel.

Aujourd’hui, Anne-Claire Pliska nous livre sa vision de la douance par le biais de l’interview “Ma douance du tac au tac”. Merci Anne-Claire ! Elle est serial entrepreneur, dans la stratégie et l’innovation. Anne-Claire vit actuellement à Zürich, en Suisse.

.SI JE POUVAIS CHOISIR, SERAIS-JE SURDOUÉ·E?

Chaque personne dite surdouée est unique, avec ses points forts et points faibles, et il est donc difficile de répondre à cette question de manière générique. Pour ma part, je vis cette spécificité d’autant mieux que j’ai pris conscience il y a quelques années de mon propre logiciel de fonctionnement. Cette découverte et le travail sur soi qui s’en est suivi se poursuivent quotidiennement, afin de pouvoir profiter de cette surperformance cognitive tout en restant connecté à son environnement social.

.CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E POUR MOI

Mon haut potentiel se traduit principalement par quatre facteurs: une multipotentialité, une vitesse de traitement de l’information, une mémoire de travail, et une énergie, que l’on dit hors du commun. Ces quatre facteurs se manifestent surtout dans la vie professionnelle.

Je ne suis pas la même personne en privé, sans doute par besoin d’équilibrage énergétique.

.SI JE DEVAIS CHOISIR UNE IMAGE OU UN MOT CLÉ QUI RÉSUME CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E

Conduire une voiture de course en ville de Lucerne, connue notamment pour ses radars à chaque coin de rue. L’amende sociale peut être salée.

.DEPUIS COMBIEN DE TEMPS JE LE SAIS

A l’occasion d’une situation professionnelle – et de vie – très très compliquée, il y a environ 8-10 ans, qui m’a fait comprendre « qui j’étais ».

.PAR QUELLES PHASES JE SUIS PASSÉ DEPUIS LA DÉCOUVERTE

Je n’ai pas l’impression d’être passée par des phases. Disons qu’il y avait la phase avant, et la phase après cette découverte, respectivement avant /après cette situation professionnelle compliquée. Depuis, j’ai mis en place des stratégies d’adaptation, axées sur la gestion de nombreux projets (au sens large du terme) en parallèle, pour dissiper mon énergie. Comprendre que l’on a soi-même un référentiel hors norme – au sens littéral du terme – permet de comprendre que l’autre a également un référentiel qui lui est propre et donc de mieux accepter les différences.

.COMMENT JE L’EXPLIQUE À UNE PERSONNE QUI N’EN A JAMAIS ENTENDU PARLER

En général, je ne l’explique pas à une personne qui n’en a jamais entendu parler, sauf si je soupçonne qu’elle rentre dans la catégorie hpi, qu’elle n’a pas conscience de ses spécificités – et qu’elle ne s’y retrouve pas dans son environnement. Cela fait beaucoup de conditions. En revanche, les personnes concernées m’en parlent assez facilement compte-tenu de mes prises de position publiques sur cette thématique.

.LA REMARQUE QUI M’A LE PLUS SCOTCHÉ LORSQUE J’EN AI PARLÉ

Je n’ai pas d’expériences négatives car je choisis mon public-cible.

.EN QUOI CELA A CHANGÉ MA VIE (DE LE SAVOIR)

Cela a permis de prendre conscience de mon logiciel de fonctionnement et de mon référentiel, de comprendre mes points forts, et de mettre en place ces stratégies d’adaptation. Ces stratégies d’adaptation ont bien entendu leurs limites en fonction de l’environnement dans lequel on se trouve. Choisir l’environnement est donc essentiel.

J’ai également pris conscience que j’avais une approche très cognitive dans certaines situations. Je peux donc dorénavant choisir consciemment si je souhaite utiliser cette approche cognitive naturelle ou, au contraire, une approche qui laissera une place plus grande à la relation avec l’autre.

En bref, je pense que le savoir et en comprendre les implications permet de faire des meilleurs choix pour son bien-être.

.CE QUE JE M’AUTORISE DEPUIS

Il est plus facile d’être soi-même, quand on se comprend mieux soi-même et que l’on a identifié l’origine de la différence. Je n’en fais pas encore de ce décalage un élément de branding personnel, mais c’est peut-être la direction à prendre, non pas sur la notion de hpi à proprement parler, mais sur le comment elle se manifeste chez moi, et surtout quelle est la valeur ajoutée que j’apporte à une organisation.

.CE QUI M’ÉNERVE DANS LA DOUANCE

Plusieurs choses:

  • Les termes utilisés, pas très vendeurs, qui entraînent une compréhension réductrice de ce concept, alors que l’impact de cette spécificité peut être très différent d’une personne hpi à l’autre.
  • Les approches thérapeutiques également. En France, je ne vois pas ce que vient faire la « médecine du travail » ici…En Allemagne, je vois un peu trop de « praxis » dans ce domaine.
  • L’analyse de la psychologie des hpi dans toutes les contextes possibles et imaginables. « Martine » rewired.

.CE QUI EST LE PLUS DIFFICILE PERSONNELLEMENT

 Se projeter dans le référentiel de l’autre, en décalage par rapport au mien, pour trouver les synergies. En cela, mes activités en communication me forcent à conscientiser ce travail. J’espère à terme le rendre plus naturel.

.CE QUE J’ADORE PERSONNELLEMENT

 La multipotentialité, cette capacité à apprendre de nouvelles compétences rapidement. Et plus on apprend, plus c’est simple d’apprendre de nouvelles choses, car l’on peut s’appuyer sur une arborescence de compétences.

.L’OUTIL OU LA PRATIQUE BIEN-ÊTRE QUI M’AIDE LE PLUS

Le sport, et la course à pied en particulier. Le shiatsu aussi. Cela me permet de débrancher. Des lectures philosophiques aussi, mais là, je ne débranche pas du tout.

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX SURDOUÉ·ES

La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons.

-Dalaï Lama

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX PERSONNES NON CONCERNÉES

La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons.

-Dalaï Lama

.CE QUE JE RECOMMANDE À UNE PERSONNE QUI S’INTERROGE

S’interroger est le début d’une libération. Il faut continuer ce travail sur soi.

.L’ERREUR À NE PAS COMMETTRE POUR UN·E SURDOUÉ·E

Considérer que tout le monde fonctionne avec le même référentiel. Un symptôme: apporter des solutions alors que le problème n’a pas encore été identifié par l’environnement. On peut aller trop vite.

.MON CONSEIL DOUANCE (VIE) PROFESSIONNELLE

Trouver ses points forts et s’appuyer dessus. Et comprendre comment ces points forts peuvent faire avancer l’organisation.

C’est très générique et valable pour tous! Sauf qu’ici les points forts seront sans doute différents, davantage axés sur la créativité, la transversalité, l’amélioration continue, etc.

Et c’est là que l’environnement prend toute son importance. Il faut trouver (ou créer) un environnement qui a besoin de ces capacités, et a compris la valeur ajoutée des profils atypiques dans l’organisation. Sinon, fuyez!

.UN LIVRE À LIRE SUR LE SUJET

J’ai trouvé l’ouvrage de Sandrine Rampont « Parfois ingérables, toujours brillants » très pertinent dans le cadre de la sphère professionnelle.

.MON AVIS SUR LE TEST DE QI WAIS

Un instrument de mesure, qui mesure ce qu’il a à mesurer, c’est à dire les capacités cognitives sous stress. Il ne faut pas lui faire dire ce qu’il ne mesure pas…

.EST CE UN GÂCHIS DE NE PAS SE SAVOIR SURDOUÉ·E ?

Uniquement quand cette personne se heurte aux murs de son environnement, sans comprendre pourquoi. Et là, je reprends les termes de Fabrice Micheau : c’est non-assistance à personne en danger de ne rien faire. Je pense qu’il faut tenter de donner les clés à ces personnes, et ne pas insister si l’ouverture n’est pas au rendez-vous.

NB de Gloria : (re)découvrir l’interview de Fabrice Micheau en cliquant ICI

.QUAND JE CROISE UN·E AUTRE SURDOUÉ·E, JE LE RECONNAIS ? A QUOI ?

Je pense que l’on développe des antennes, qui donnent peu de faux négatifs. Mais c’est difficile de faire une règle, tant cette spécificité se décline très individuellement.

.QU’EST CE QUI RASSEMBLE LES SURDOUÉ·E·S ?

Mensa ?

.LES ÉTAPES CRUCIALES À NE PAS RATER DANS LE « PARCOURS DOUANCE » D’UN·E SURDOUÉ·E?

La prise de conscience de son mode de fonctionnement et de son référentiel propre.

.LA DERNIÈRE CHOSE QUE J’AI APPRISE SUR LE SUJET (QUE J’AIMERAIS PARTAGER)

J’ai l’impression qu’on tourne un peu en rond sur ce sujet. Il me tarde que les neurosciences viennent apporter du nouveau, respectivement que les neurosciences viennent s’emparer des questions de management organisationnel et de sociologie.

.UNE INTUITION SUR LE SUJET

La diversité cognitive est la prochaine vague de politique RH d’inclusivité en entreprise.

. A QUI J’AIMERAIS PASSER LA MAIN POUR FAIRE UN TAC AU TAC TOUCHANT ET INTELLIGENT?

Jacques Blanc.

.LA QUESTION QUI MANQUE, À LAQUELLE J’AURAIS AIMÉ RÉPONDRE SUR LE SUJET?

On voit souvent la question « comment détecter les hpi et les intégrer en entreprise? » A mon avis, c’est un faux problème.

1er point: pour détecter les hpi en entreprise, il faut en trouver un. Les autres ne sont pas loin. Question d’antennes et d’affinité mutuelle entre hpi.

2ème point: dès que l’on a répondu à « pourquoi et pour quoi » intégrer un hpi, la question du « comment » ne se pose plus. L’intégration se fait sans effort. Elle devient plus complexe si le hpi n’est pas à la bonne place.

Icone d'ampoule allumée pour représenter le fait de comprendre le HPI

Comprendre le HPI

Ces vidéos s’adressent aux surdoué·es, ceux qui le savent ou ceux qui ne le savent pas encore. J’apporte ma pierre à l’édifice sur ce sujet, encore trop « secret » à mon goût, surtout au vu de l’impact qu’il a sur la vie des personnes qui découvrent leur fonctionnement.

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Bilan Holistique gratuit

Le bilan couvre les thématiques suivantes: le travail, le soin du corps, du coeur et du mental, la conscience et la spiritualité, l’environnement et le bien-être fondamental.