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Portrait de Priscille Mahé pour son interview sur le HPI

Interview HPI #41 | Priscille Mahé

L’interview ‘Ma douance du tac au tac’ interroge des surdoué·es sur leur rapport à la et à leur douance dans l’objectif de démystifier, d’inspirer et de cheminer avec le Haut Potentiel Intellectuel.

Aujourd’hui, Priscille Mahe nous livre sa vision de la douance par le biais du questionnaire ‘Ma douance tac au tac’. Merci Priscille! Entrepreneur, elle a créé sa société de conseil en stratégie marketing et accompagne entreprises et entrepreneurs, qui souhaitent développer des formations en ligne. Elle vit actuellement à Paris.

.SI JE POUVAIS CHOISIR, SERAIS-JE SURDOUÉ·E? 

Il y a quelques mois, j’aurais répondu non à cause de l’imaginaire associé à cette étiquette de « surdouée ». Aujourd’hui, après avoir été identifiée suite au test WAIS, ma réponse est plus nuancée. Il est difficile de m’imaginer avec un fonctionnement différent. Même si je ne me suis jamais sentie réellement différente, j’ai bien conscience que certaines expériences vécues sont liées à ce fonctionnement parfois singulier. Alors je dirais oui, je suis contente d’être celle que je suis, HPI entre autres.

.CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E POUR MOI

Vivre tout avec plus d’intensité. Je ne me suis jamais sentie en décalage comme on peut le lire dans certains articles ou livres. Par contre, j’ai toujours ressenti que ce que je vivais pouvait sembler être plus intense : les émotions agréables ou désagréables.

.SI JE DEVAIS CHOISIR UNE IMAGE OU UN MOT CLÉ QUI RÉSUME CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E

Un volcan.

.DEPUIS COMBIEN DE TEMPS JE LE SAIS 

Octobre 2021. C’est une interrogation que j’avais depuis quelques années mais sans m’autoriser à y croire avant de passer le test. Pour moi, avoir la confirmation de cette identification c’était surtout un accès à une relecture et une meilleure compréhension de ma vie, de mes choix, de certaines de mes expériences.

.PAR QUELLES PHASES JE SUIS PASSÉ DEPUIS LA DÉCOUVERTE 

Tout d’abord, une négation du bilan : je me suis dit que c’était une erreur. Mais l’ayant passé avec Madame Arielle Adda, impossible de remettre en doute ses compétences 🤣

Puis, un véritable processus d’intégration depuis. J’ai lu des livres sur le sujet ce qui me permet d’avoir une meilleure compréhension de ce que je suis et de mes réactions. Je l’avais déjà fait auparavant, mais ce n’était pas dans la même démarche. Avant de le savoir, j’étais en permanence tiraillée entre une reconnaissance de mon identité de HPI et une négation voire un rejet de cette possibilité.

Aujourd’hui, lorsque je lis un livre ou que je regarde un contenu sur le sujet, je fais le tri entre ce qui me concerne ou pas en tant que personne et ce que cela peut signifier dans ma vie, mon comportement ou mes choix. C’est beaucoup plus serein.

De plus, actuellement, non seulement je l’accepte totalement, mais j’ai aussi décidé de ne pas le cacher. En l’apprenant en octobre dernier, ma première réaction était de le cacher et de ne surtout pas en parler. Non pas que j’en ai honte mais à cause des fantasmes liés à cette étiquette, dans lesquels je ne me reconnais pas toujours.

NB de Gloria : je t’explique exactement le processus évoqué par Priscille dans “Bien vivre ton HPI”, accès à la conférence gratuite en cliquant ICI). 

.COMMENT JE L’EXPLIQUE À UNE PERSONNE QUI N’EN A JAMAIS ENTENDU PARLER

Être HPI, c’est être une personne intense.

.LA REMARQUE QUI M’A LE PLUS SCOTCHÉ LORSQUE J’EN AI PARLÉ 

« Je connais une personne qui est une vraie surdouée ». Je n’ai rien dit, mais j’ai souris.
En effet, l’image liée au HPI reste encore par moment celle du génie à l’école ou de la personne qui réussit brillamment sa vie en tant que chercheur par exemple.

.EN QUOI CELA A CHANGÉ MA VIE (DE LE SAVOIR) 

Une meilleure acception de ce que je suis et une meilleure compréhension de mes émotions. L’envie d’aller explorer plus de choses et l’autorisation que je me donne de papillonner sur différents sujets en fonction de mes intérêts du moment.

.CE QUE JE M’AUTORISE DEPUIS

Mieux m’écouter, vivre à mon rythme. Je sais que j’ai une grande amplitude dans mes émotions agréables et désagréables et pour mieux les réguler je sais qu’une des clés est d’écouter mon corps, mes besoins de repos ou de déconnexion.

De plus, je sais que j’ai besoin de nombreuses stimulations intellectuelles, que je m’ennuie facilement et rapidement. Quand un sujet nouveau m’intéresse, je vais gratter un peu, voir si j’ai envie d’aller plus loin ou si après quelques lectures ça retombe. Je suis parfaitement en accord avec moi sur l’autorisation que je me donne de m’intéresser à de nombreuses choses ce qui peut donner l’impression que je me disperse. Je reste néanmoins vigilante sur certains engagements que je prends pour ne pas arrêter dès que j’ai compris comment cela marche…

.CE QUI M’ÉNERVE DANS LA DOUANCE 

Toutes les erreurs qui sont dites par des personnes qui en parlent sans trop connaitre le sujet.

.CE QUE J’AIMERAIS METTRE EN AVANT DE LA DOUANCE 

La rapidité de travail et de réflexion.

La capacité d’avoir toujours différents scénarios possibles en tête, ce qui est une véritable force dans le monde professionnel.

La remise en question qui permet d’avancer en s’adaptant assez bien (il faut néanmoins être attentif à ne pas se sur adapter).

.CE QUI EST LE PLUS DIFFICILE PERSONNELLEMENT 

L’intensité dans tout ce que je vis. C’est épuisant par moment.

Le regard des autres et leurs jugements sur ce que je vis peut être difficile – même si j’ai bien conscience de ma capacité à interpréter les choses. Dans ces cas, je pars en méta cognition (penser sur mes propres pensées) et j’en sors épuisée. 🤣

Avec un cerveau qui réfléchit sur tout et tout le temps, ça peut être un vrai challenge dans son quotidien, surtout lorsque l’on ajoute la couche des émotions et une capacité hors norme à ruminer ou à angoisser.

.CE QUE J’ADORE PERSONNELLEMENT

L’amplitude des émotions, qui permet de vivre une vie intense et d’avoir même l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Lorsque je vis des moments agréables, je les vis avec beaucoup plus d’intensité.

Ma grande curiosité et mon envie incessante d’apprendre de nouvelles choses, pas forcément pour devenir une experte du sujet, car ce n’est pas mon objectif, mais pour me nourrir intellectuellement.

La résilience, qui est une véritable force.

Des projets complexes, qui me stimulent véritablement et dans lesquels je peux m’éclater.

.L’OUTIL OU LA PRATIQUE BIEN-ÊTRE QUI M’AIDE LE PLUS

L’EFT, la méditation, le yoga. J’ai une boite à outils très complète où je vais piocher en fonction de mes besoins. Je n’hésite pas à me faire accompagner lorsque j’en ressens le besoin, car je connais mon fonctionnement et je sais que par moment, pour sortir de la roue du hamster, il me faut un regard extérieur.

.UNE REPRÉSENTATION QUE JE VEUX BATTRE EN BRÈCHE 

Le fantasme ou les fantasmes liés à cette étiquette. Par exemple: les HPI sont forcément des personnes torturées ou des génies. Ce n’est évidemment pas le cas. De ce que j’ai compris, tous les génies seraient HPI, mais tous les HPI ne sont pas des génies.

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX SURDOUÉ·ES  

Qu’il est important de bien comprendre son fonctionnement pour ne pas aller dans les extrêmes : une suradaption qui épuise ou un manque d’adaptation totalement décomplexé et donc peu adapté.

Qu’il ne faut pas tout interpréter sous cette étiquette, c’est un aspect de ce que nous sommes, mais nous ne sommes pas que cela. C’est une clé importante pour mieux se connaitre, mais ensuite il y a ce que nous avons vécu qui peut interférer dans notre comportement.

De plus, à mon avis, si on l’apprend tardivement, on peut facilement tomber dans le travers de se victimiser ou en faire une excuse pour se déresponsabiliser ; tout ce que nous avons pu vivre de difficile dans la vie ne s’explique pas uniquement à cause de cette singularité. Par moment, c’est simplement la vie qui est comme elle est, à nous de voir ce que nous voulons apprendre de ce que nous vivons, HPI ou pas.  

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX PERSONNES NON CONCERNÉES 

Dans l’interview précédent, de Nicolas Gauvrit, il parle beaucoup de continuum entre les neurotypiques et les HPI. Je trouve cette approche particulièrement intéressante, car elle met l’accent sur le fait que la différence sur un sujet, par exemple celui des émotions, n’est pas la différence des émotions, mais bien son amplitude dans le ressenti et le comportement qui peut en découler.

.CE QUE JE RECOMMANDE À UNE PERSONNE QUI S’INTERROGE 

En cas de doute, c’est vraiment bien de franchir le pas et d’aller faire le test de QI WAIS pour être fixé. Même si cela peut effrayer, car souvent c’est vu comme une clé de compréhension pour expliquer un sentiment de décalage, des difficultés professionnelles ou personnelles, et on peut se dire que si le résultat ne correspond pas à l’attente, ce sera une grande désillusion. Et bien, à mon sens, il vaut mieux aller au bout de ce chemin, quitte à en ouvrir d’autres ensuite si ce n’est pas le cas, plutôt que de rester dans une interrogation et des doutes pendant des années. Personnellement, même avec le bilan sous les yeux, il peut m’arriver d’en douter, car je ne me suis jamais reconnue dans « toutes » les caractéristiques d’un HPI.

.L’ERREUR À NE PAS COMMETTRE POUR UN·E SURDOUÉ·E

Se limiter à cette « étiquette », ne pas se voir dans une plus grande globalité avec son expérience de vie et rester centré sur les « différences ».

.MON CONSEIL DOUANCE (VIE) PROFESSIONNELLE 

Savoir que l’on a une forte sensibilité à l’ennui et donc trouver ce qui nous correspond, quitte à changer si on a fait le tour, car cela fait partie de notre fonctionnement et c’est ok. Si on veut s’épanouir professionnellement, il me semble important de trouver ce qui nous fait vibrer, quitte à changer dès que ce n’est plus le cas. Cela peut être vu comme une « instabilité professionnelle », il s’agit en réalité d’être aligné avec ce que l’on est : des personnes intenses, capables de réussir dans des situations complexes lorsque le cerveau est vraiment stimulé.

.MON CONSEIL DOUANCE (VIE) PERSONNELLE

S’il y a des enfants dans la famille, regardez attentivement s’ils sont concernés par la douance, car même si « tout va bien » l’estime de soi se construit dans l’enfance. Leur donner accès à cette connaissance d’eux-mêmes est une clé formidable pour les aider dans leurs constructions.

.UN LIVRE À LIRE SUR LE SUJET

“Adultes surdoués : cadeau ou fardeau” du Dr Valérie Foussier

“Les Philo-cognitifs, Ils n’aiment que penser et penser autrement” de Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier.

.MON AVIS SUR LE TEST DE QI WAIS

Je m’en suis faite toute une montagne et ce n’était vraiment pas si « difficile » 😉. Le plus important c’est de bien choisir le clinicien qui nous accompagne, car c’est lui qui va identifier le HPI, au-delà du test qui est un outil.

.EST CE UN GÂCHIS DE NE PAS SE SAVOIR SURDOUÉ·E ? 

Tout dépend de son parcours de vie. Si l’on est bien dans ses baskets et que le contexte familiale ou éducatif a permis la création d’une bonne image de soi, il n’y a aucun gâchis. Le plus important dans la vie est d’être heureux et épanoui.

.QUAND JE CROISE UN·E AUTRE SURDOUÉ·E, JE LE RECONNAIS ? A QUOI ? 

Je ne sais pas si je le reconnais, néanmoins je me suis rendue compte que certains de mes amis très proches étaient eux aussi concernés par le HP. Cela s’est fait au fil des années. Il y a certainement ce besoin de discussions profondes et authentiques, cette sensibilité et cette acception des émotions de l’autre, sans jugement.

.LA DERNIÈRE CHOSE QUE J’AI APPRISE SUR LE SUJET (QUE J’AIMERAIS PARTAGER) 

La différence entre les HPI hétérogènes ou complexes et les HPI homogènes ou laminaires. Il y a des différences assez flagrantes entre les deux et cela peut expliquer pourquoi, on a parfois du mal à se reconnaitre dans l’étiquette HPI.

Un HPI homogène ou laminaire est plus adapté à la société, souvent très bon (voir brillant à l’école), il correspond mieux à l’image que l’on a des “surdoués”.

Un HPI hétérogène ou complexe a des réactions plus imprévisibles, un apprentissage irrégulier (réussite à l’école en fonction de l’affect avec les profs). Personnellement, étant HPI hétérogène/complexe, j’ai mieux compris pourquoi ma vie amoureuse était si compliquée, à cause de mes réactions disproportionnées notamment. Apparemment, les couples qui fonctionneraient le mieux entre HPI seraient HPI complexe et HPI laminaire. Car il y a suffisamment de similitudes, mais également de différences pour que cela fonctionne.

NB de Gloria : pour creuser les profils complexes et laminaires, c’est possible en vidéo ICI

.UN SOUHAIT POUR L’AVENIR

Une meilleure connaissance du sujet en France, ce qui pourrait permettre une meilleure acception de « l’autre » dans sa différence et cela sans jugement.

Icone d'ampoule allumée pour représenter le fait de comprendre le HPI

Comprendre le HPI

Ces vidéos s’adressent aux surdoué·es, ceux qui le savent ou ceux qui ne le savent pas encore. J’apporte ma pierre à l’édifice sur ce sujet, encore trop « secret » à mon goût, surtout au vu de l’impact qu’il a sur la vie des personnes qui découvrent leur fonctionnement.

Icone de document complété représentant un bilan holistique

Bilan Holistique gratuit

Le bilan couvre les thématiques suivantes: le travail, le soin du corps, du coeur et du mental, la conscience et la spiritualité, l’environnement et le bien-être fondamental.