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Portrait d'Anthony Gonnet illustrant son interview d'homme surdoué

Interview HPI #24 | Anthony Gonnet Vandepoorte

L’interview ‘Ma douance du tac au tac’ interroge des surdoué·es sur leur rapport à la et à leur douance dans l’objectif de démystifier, d’inspirer et de cheminer avec le Haut Potentiel Intellectuel.

Aujourd’hui, Anthony Gonnet Vandepoorte nous livre sa vision du Haut Potentiel Intellectuel par le biais du questionnaire Ma douance du tac au tac. Merci Anthony ! Il est Entrepreneur dans les sciences numériques (il accompagne les entreprises et futurs entrepreneurs dans leurs évolution numérique). Il vit en Suisse dans le Canton de Vaud.

.SI JE POUVAIS CHOISIR, SERAIS-JE SURDOUÉ·E?

Oui, car j’adore me retrouver à penser pendant des heures et m’évader dans ma bulle sans trouver de limite à ce qu’il s’y passe.

.CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E POUR MOI

En toute honnêteté, je n’en ai absolument aucune idée. Je ne sais pas exactement à quoi ça correspond. Je peux simplement définir ce que ça représente pour moi en vous expliquant une situation concrète. Par exemple, il m’arrive régulièrement d’analyser des choses de la vie quotidienne de façon spontanée, sans forcément avoir de but précis. Par « analyser » j’entends regarder un ordinateur, un téléphone portable ou encore une simple lampe et imaginer une vue explosée de l’objet ou m’imaginer plonger à l’intérieur du produit et essayer de définir le type de matériau, les composants utilisés, les processus internes qui l’animent… Comment il a été créé en laboratoire ou au sein d’un bureau d’études, le nombre de personnes qui potentiellement ont travaillé dessus…Ce qui fait beaucoup de choses! Surtout qu’il m’arrive aussi fréquemment d’analyser chacun de mes interlocuteurs quand j’échange avec eux : la position du visage, le regard, la schématique des mouvements…Si la poignée de main est chaleureuse ou plutôt froide, comment sont positionnées les jambes, est ce que la personne croise les bras, etc.

.SI JE DEVAIS CHOISIR UNE IMAGE OU UN MOT CLÉ QUI RÉSUME CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ·E

L’image qui me vient tout de suite à l’esprit fait référence à une conférence que j’avais donnée au Ted x CESI de la ville d’Angoulême. L’image en question étant celle d’un arbre. Pour moi, il représente parfaitement le schéma mental que je suis lorsque je prends du recul et que je réfléchis. On a d’abord les feuilles qui collectent des centaines d’informations en dehors du spectre connu, puis les branches qui commencent à croiser les informations entre elles pour donner du sens à tout cela. Ensuite vient le tronc, qui regroupe l’intégralité des idées en une seule et même structure concrète, puis les racines qui s’enfoncent dans la terre et deviennent le développement de toutes les idées qui se sont catalysées auparavant.

.DEPUIS COMBIEN DE TEMPS JE LE SAIS

À l’âge de 6 ans je présentais des troubles qui laissèrent penser mes parents que quelque chose n’était pas « normal » dans ma façon d’être mais aussi de me comporter avec les autres. J’avais monté et démonté mon premier ordinateur à cet âge-là, un des points qui furent à l’origine de ma première consultation chez un spécialiste pour un test de coefficient intellectuel.

.PAR QUELLES PHASES JE SUIS PASSÉ DEPUIS LA DÉCOUVERTE

Les premiers temps j’étais un peu jeune pour comprendre réellement de quoi il s’agissait, ce que cela pouvait donner et comment on pouvait s’en servir pour aller un peu plus loin que les schémas établis. La seule chose que je faisais, c’était le pitre en classe pour amuser la galerie et essayer de me faire remarquer. Avec les années et du travail, j’ai changé ma façon de faire et je me suis concentré pour gérer et canaliser tout ce qui me passait par la tête, mais ce fut – et ça reste – quand même difficile. Ce qui est toujours une épreuve en revanche, c’est de réussir à choisir et me focaliser sur une seule tâche à la fois, alors que des centaines d’autres pensées me titillent l’esprit. Je n’ai malheureusement pas encore trouvé de solution à cela mais c’est pour cet objectif que je travaille encore actuellement avec des hypnothérapeutes et des psychologues.

.COMMENT JE L’EXPLIQUE À UNE PERSONNE QUI N’EN A JAMAIS ENTENDU PARLER

Je ne lui en parle tout simplement pas. Car il arrive très souvent que les gens prennent cela comme une question d’égo surdimensionné sans chercher à comprendre qu’en fait je veux simplement présenter une capacité ou une anomalie.

.LA REMARQUE QUI M’A LE PLUS SCOTCHÉ LORSQUE J’EN AI PARLÉ

« De toute façon, c’est pas étonnant qu’avec un melon comme le tient tu dois avoir du mal à garder la tête sur les épaules »

.EN QUOI CELA A CHANGÉ MA VIE (DE LE SAVOIR)

Je n’ai pas vu de différence, mais je m’en suis servie pour avancer beaucoup plus vite sur différents projets qui me tenaient à cœur et qui m’ont permis d’obtenir des titres prestigieux: Lauréat Français chez Microsoft, maitre de midi sur TF1, major de promotion, certification en cours à Harvard, etc.

.CE QUE JE M’AUTORISE DEPUIS

Quand je sens que beaucoup trop de choses commencent à s’entrechoquer dans mon esprit, que je n’ai plus tout à fait les idées claires et que mon cerveau s’engorge sous des centaines d’informations, je débranche tout pour aller simplement faire de la marche à pied. Le simple fait de prendre l’air et d’aller s’oxygéner pendant 1h ou 2 permet de relâcher toutes les tensions accumulées par manque d’efficacité sur différentes tâches. Quand j’arrive au « trop plein », plutôt que de craquer futilement, je m’autorise à pratiquer d’autres activités comme la peinture abstraite, l’idéation, voir des amis, etc.

.CE QUI M’ÉNERVE DANS LA DOUANCE

Il est quasiment impossible de contrôler son flux de pensées, de mettre en pause son cerveau et de se dire que l’on va se concentrer sur une seule et unique tâche à la fois. Parfois ce qui pourrait prendre simplement quelques minutes à être réglé peut prendre plusieurs heures parce que l’hyperactivité et les troubles de l’attention viennent perturber l’intégralité des choses que l’on est en train de faire.

.CE QUE J’AIMERAIS METTRE EN AVANT DE LA DOUANCE

On parle souvent choses positives que ça amène, mais on rentre rarement dans les détails des choses négatives qu’il faut supporter. Que ça soit des sautes d’humeur, des moments d’intenses émotions ou même l’absence totale d’émotion également. Ce qui se traduit par l’impression d’être en face d’un bloc de pierre qui n’a plus aucun sentiment dans certaines situations.

.CE QUI EST LE PLUS DIFFICILE PERSONNELLEMENT

 En ce qui me concerne je dirais qu’il s’agit de la procrastination, qui peut vous prendre beaucoup d’un seul coup et rendre votre journée complètement improductive simplement parce que ce n’est pas un bon jour et que vous avez la sensation de ne pas disposer de toutes vos capacités à leur complète efficience. Tandis qu’un autre jour c’est la sensation d’avoir un débordement de sentiments où la moindre petite embûche qui vient entraver votre processus va ruiner votre productivité. Il y aussi des moments où de simples mots que vous cherchez à dire, qui sont bels et biens présents dans votre tête et de façon parfaitement claire, s’effacent, disparaissent pour laisser place à un vide ou vous ne savez plus ce que vous vouliez dire ou comment vous alliez communiquer.

.CE QUE J’ADORE PERSONNELLEMENT

Ma vision du monde et la place qu’a chaque personne au sein de celui-ci.

En effet, je pense que tout ce qui se trouve autour de nous aujourd’hui n’est que le fruit de quelques choses de plus puissant que l’on est incapable de percevoir car nos esprits sont entravés par des biais psychologique, des barrières mentales, et d’autres choses que l’on ne comprend pas ou que l’on ne peut expliquer aujourd’hui, car nous n’en avons pas les facultés. Pour mieux l’imager, je pense à l’électricité. Celle-ci a toujours été « présente autour de nous » sous une forme qui nous était jusque-là imperceptible. Puis, un jour, des personnes ont entamé des recherches et on mit la main sur un nouvel univers qui ne demandait qu’à être exploré.

.L’OUTIL OU LA PRATIQUE BIEN-ÊTRE QUI M’AIDE LE PLUS

La marche à pied et les randonnées dans les montagnes Suisse. C’est sans conteste une incroyable manière de reprendre pied dans ce flux constant d’informations qui transite à l’intérieur de sa tête. L’oxygène et la prise de hauteur sur les sommets permet de prendre conscience du très faible poids d’un problème face à tout ce qui nous entoure, puis de le « rendre moins grand » et plus facilement gérable.

.UNE REPRÉSENTATION QUE JE VEUX BATTRE EN BRÈCHE

Les personnalités qui se créent à l’intérieur de soi et les films d’esprits qui en résultent.

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX SURDOUÉ·E·S

Laisse la curiosité prendre le dessus. C’est une puissante arme qui est à mon sens mal exploitée. Elle est redoutable pour créer des situations, faires des découvertes et s’enrichir de nouvelle expérience qui sont formatrices. Si tu n’es pas curieux, tu peux toujours le devenir. Il suffit de lire un livre, regarder une émission, un objet ou éléments qui te donne de l’intérêt ou non et de te demander tout ce qu’il y a derrière

.CE QUE JE VEUX DIRE AUX PERSONNES NON CONCERNÉES

Vous êtes bien comme vous êtes. Tout le monde aimerait ressembler à quelqu’un, devenir le héros d’une personne ou même de plusieurs, mais je pense que tout le monde a du potentiel, du talent, mais simplement chacun à différents niveaux. Mais l’important ce n’est pas d’être ou de devenir quelqu’un, selon moi, c’est avant tout de savoir regarder tout ce qui nous as amené à ce que nous sommes aujourd’hui et de l’accepter pour ensuite avancer et aller encore plus loin.

.CE QUE JE RECOMMANDE À UNE PERSONNE QUI S’INTERROGE

Si elle se pose la question, c’est déjà qu’il y a des signes qui ne trompent pas. La science n’est pour le moment pas capable de définir très clairement les schémas de fonctionnement du cerveau, mais faire un test ne coute rien, juste du temps.

.L’ERREUR À NE PAS COMMETTRE POUR UN·E SURDOUÉ·E

Agir sans un plan. Avec un plan les choses sont souvent beaucoup plus claires, plus réfléchies et on distingue rapidement les tenants et les aboutissants de ce que l’on souhaite faire. Quand on ne réussit pas, c’est souvent parce que l’on n’a pas de plan ou que l’on a mal établi les fondations de notre réflexion, mais ce n’est pas une science exacte. Parfois d’autres choses entrent en jeu, mais quand c’est le cas un plan peut vous permettre d’y faire face correctement et d’être préparé à ce genre de situation.

.MON CONSEIL DOUANCE (VIE) PROFESSIONNELLE

Je parlerai dans mon cas car je ne sais pas si ça s’applique à tout le monde mais disons que j’utilise beaucoup de listes et de protocoles que je m’applique à suivre pour ne pas perdre le fil entre différentes idées. Cela s’apparente à réaliser une liste avec différentes étapes sur laquelle sont mentionnés parfois brièvement ou avec des descriptions les tâches que je dois réaliser et comment je dois les réaliser. En plus d’augmenter mon efficacité je suis aussi capable de lutter contre des problèmes de mémoire qui me ferait oublier certaines parties de mon protocole ou des erreurs d’inattention.

.UN LIVRE À LIRE SUR LE SUJET

“Votre cerveau est extraordinaire” de Fabien Olicard.

.MON AVIS SUR LE TEST DE QI WAIS

Tous les résultats qui sont souvent issus de ces tests ne sont finalement que des chiffres.

Ils ne prennent vie que si on leur donne de l’interprétation. Les chiffres sont comme les notations à l’école, on ne doit leur prêter de l’attention que pour se donner une idée de notre niveau sans forcément en faire une vérité générale. Aussi, ces tests ne sont pas forcément à jour vis à vis des dernières évolutions en cours. Par exemple : nouvelle technologie, accessibilité de l’information, formation à distance, etc. Ce sont autant de points à prendre en compte quand les résultats qui ressortent de ce genre de test sont positifs. On ne sait pas si en réalisant ce genre de test dans d’autres conditions avec d’autres émotions ou d’autres choses qui auraient pu vous stimuler avant l’examen pour vous faire obtenir plus ou moins de point.

.EST CE UN GÂCHIS DE NE PAS SE SAVOIR SURDOUÉ.E ?

On est comme on nait. Cela n’influe en rien sur votre potentiel de réussite.

.QUAND JE CROISE UN.E AUTRE SURDOUÉ.E, JE LE RECONNAIS ? A QUOI ?

Il y a une sorte de tension positive qui se fait dans la discussion, elle est toujours indescriptible et on a des difficultés à mettre des mots sur ce genre de situation. Par le passé, j’ai suivi des formations de traduction de langage non verbal pendant 5 ans. J’ai appris à détecter beaucoup de chose comme des mensonges, de la gêne, des filtres dans la discussion et pourtant, quand je communique avec ce genre de personne, toutes ces choses que j’ai apprises ne valent plus rien. C’est aussi un bon élément de repérage de mon côté.

.LES ÉTAPES CRUCIALES À NE PAS RATER DANS LE « PARCOURS DOUANCE » D’UN·E SURDOUÉ·E

S’entourer et persévérer. Au début très peu de personnes s’intéresseront à vous ou voudront travailler avec vous. C’est normal, et à de multiples reprises vous passerez toujours pour un fou et un incompris. L’un des seuls et uniques moyens que je connaisse pour bâtir quelque chose de stable et pérenne dans le temps c’est le travail et les échanges. Par le travail, vous pourrez montrer vos capacités et par les échanges, vous pourrez montrer votre vision et votre réflexion, et inévitablement si tout cela s’accorde vous en tirerez de beaux leviers que vous pourrez exploiter pour vous diriger là où vous le souhaitez.

.LA QUESTION QUI MANQUE, À LAQUELLE J’AURAIS AIMÉ RÉPONDRE SUR LE SUJET?

Comment faire pour vous épanouir ?

Icone d'ampoule allumée pour représenter le fait de comprendre le HPI

Comprendre le HPI

Ces vidéos s’adressent aux surdoué·es, ceux qui le savent ou ceux qui ne le savent pas encore. J’apporte ma pierre à l’édifice sur ce sujet, encore trop « secret » à mon goût, surtout au vu de l’impact qu’il a sur la vie des personnes qui découvrent leur fonctionnement.

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Bilan Holistique gratuit

Le bilan couvre les thématiques suivantes: le travail, le soin du corps, du coeur et du mental, la conscience et la spiritualité, l’environnement et le bien-être fondamental.